BIGquit des Réseaux sociaux et moi
- julierauletpro
- 10 févr.
- 2 min de lecture
Voilà un texte qui traîne dans ma petite tête depuis cette de histoire de bigquit des réseaux sociaux. Bien plus qu’une réflexion et des actions circonstancielles, il se joue aussi autre chose du point de vue relationnel, il me semble. Et de comment on investit le monde.
Quitter les réseaux sociaux, c’est une idée qui ne date pas d’hier. C’est une petite conscience qui me titille régulièrement depuis plusieurs années. Et l’idée même de tout quitter, m’a empli d’une immense lassitude, face au travail construit depuis des années et qu’il faudrait laisser derrière ou faire migrer (soit une montagne qui semble impossible à gravir). Quand j’ai commencé la lecture publique, mon activité artistique, je me suis dit que c’était nécessaire, incontournable de me lancer sur les réseaux. Pour me faire connaître des partenaires, médiathèques, maisons d’édition, librairies. Je me suis dit que je ne pouvais pas faire autrement, que sans ça, je n’allais pas y arriver.
Mais dans les faits… Les dates qui m’ont été proposées, les rencontres que j’ai pu faire, les projets qui m’ont été glissés au coin de l’oreille : d’où viennent-elles ? Du bout de la rue, du bar que je fréquente, de l’ami.e qui connaît quelqu’un.e qui connaît quelqu’un.e, des médiathécaires qui ont cru en mon projet, des lecteurs et lectrices venues me voir et qui continuent de suivre mon parcours.
Bien sûr, on a eu des échanges autour de livres et de la littérature sur les réseaux sociaux, mais est-ce que c’est ça qui me fait vivre et vibrer ? Ces trois mots lancés sous une photo ou un événement ? Je suis persuadée de que non. Pour survivre à nos solitudes, on les creuse encore derrière nos écrans.
Partir ce n’est pas une fuite, pas dans ce contexte. C’est repenser notre investissement, notre présence corporelle et mentale, le déploiement de nos énergies. Se réapproprier le territoire qui nous entoure. C’est refuser, enfin, de se laisser appartenir à des mégalos complètement timbrés, avides de pouvoir, d’argent, de violence. C’est dire que l’alternative est multiple, qu’elle est multiforme, qu’elle est plurielle. Qu’elle tisse, même à partir du virtuel, des liens vers le réel.
Et je pense à tout le temps libéré…
Pour reprendre les mots d’Andrea de la libraire Myriagone d'Angers : « Laissons aux fous croire qu'ils nous tiennent dans un bunker imprenable, et tirons-nous par la fenêtre voir à quoi ressemble la lumière du jour. »
Je m’en vais donc réinvestir la vie, celle qui est de l’autre côté de la porte, celle qui m’envoie des messages auquel je n’ai pas répondu, celle qui a toqué à ma porte pour discuter du projet immobilier de la rue d’à côté, celle qui me sert un verre au bar, celle des ami.e.s, des amoures et des joies.
Tout ne va pas fermer comme ça, ça va prendre du temps. Et je garderai un espace d’expression numérique pour soutenir celleux qui restent, mais mon temps numérique se fera sur le nécessaire.
Alors on se voit de l'autre côté de la fenêtre, de l'autre côté de la toile, pour s'embrasser et se serrer les coudes !
La Hulotte





Très beau site ,bien fait, juste une question: Comment fait-on pour soutenir financièrement l'initiative..?
Un pas doué des nouvelles technologies