Soleil Rouge, Johanne Lykke HOLM

Vous avez aimé Strega ? Vous allez adorer Soleil Rouge. Dans un été étouffant de chaleur, un couple s’aime, vie, se languit. L’homme et la femme partent pour des vacances dans la maison familiale au bord de la mer d’une amie d’enfance. L’ambiance est lourde, poisseuse, pleine de secrets qui s’ignorent. Jusqu’à l’apparition de trois enfants sans parent et d’un immense feu qui ravage les montagnes. Une grande réussite que ce roman : impossible lâcher le livre alors qu’il ne s’y passe presque rien, toute la tension se concentre dans l’atmosphère, dans un genre d’inconscience à la fois des personnages et de lea lecteurice. On ne peut s’empêcher de penser à Henry James, d’ailleurs cité. Mais le drame ne semble jamais venir, ou plutôt ne jamais cesser de venir sans se montrer. L’autrice joue magnifiquement avec nos nerfs et nos peurs. Et c’est une lecture extrêmement jouissive dans ce qu’elle nous révèle au fur et à mesure, à savoir que c’est de nous-même dont il est question, de nos démons et nos anticipations, parfois morbides, parfois salvatrices. Le sujet de la parentalité se dévoile en filigrane de l’étrange, les questions sont comme renversées, sans cesse décalées, le propos pris sous un angle totalement inédit : comment on aime les enfants, comment on les protège, comment on aime les enfants des autres, que sont le statut et les émotions des parents, etc. Bref, ne passez pas à côté !

Soleil Rouge, Johanne Lykke Holm, La Peuplade

Traduit du suédois par Catherine Renaud