La Crue, Amy Hassinger

Rachel est tiraillée : entre politique et intime, convictions morales et sentiments, elle ne sait plus quel est le chemin. Alors qu’elle vit une maternité faite de questionnements et de remises en question, elle retourne à la Ferme, le lieu des souvenirs d’enfance et du premier amour. Sa grand-mère, qui oscille entre lucidité et perte de celle-ci, a décidé de léguer l’endroit tant aimé à son aide à domicile, celle qui est aussi son amie chère et la veilleuse de sa fin de vie, Diane, amérindienne ojibwée. Une révolte pour Rachel qui fantasme une nouvelle vie à la Ferme, face à la déliquescence de la sienne. Tout le questionnement du roman tourne autour de la question de l’appartenance à et de la terre. Qu’est-ce qui fait qu’une terre nous appartient : l’acte de vente ? les souvenirs ? la culture d’une tribu ? le passé, le présent ou l’avenir ? L’eau en décidera peut-être… Ce sont des personnages que l’on remarque à peine et qui pourtant bouleverseront le futur bien plus que les humain.es : les rivières, les lacs, la pluie. Ils obligent à la bifurcation de l’existence jusqu’au point de rupture.

La Crue, Amy Hassinger, Rue de l’Echiquier