Border la Bête, Lune Vuillemin
- julierauletpro
- 10 févr.
- 1 min de lecture

Border la bête semble être une histoire de sauvagerie. Et ça l’est mais c’est surtout pour moi, une histoire de corps. Corps souffrant, corps absent, corps intangible de l’être disparu, corps qui se cherche, corps désirant. Corps qui portent les stigmates de la sauvagerie. Dans ce roman, Lune Vuillemin incarne le paysage, la faune, la flore, la roche, elle lui donne un corps, des corps à protéger, à manger, à ensauvager, à réensauvager, à faire siens. La narratrice se réfugie au milieu d’une solitude partagée entre deux êtres qui prennent soin des animaux que l’on chasse, agressés par le fait de leur existence même. Ces animaux remettent en question les frontières humaines, refont le paysage, abolisse la propriété. En cela, ils sont une gêne, une gêne à éradiquer. Andrea et Paul, eux, tentent de les sauver tant bien que mal, entreprise périlleuse et éreintante parfois mais qui leur permet de rester loin de cette espère humaine. Avec la narratrice, ils forment petit à petit un trio bancal mais complémentaire qui fonctionne sur cet équilibre bringuebalant des êtres écorchés. Un roman incarné, sauvage qui nous happe et nous bouscule, une formidable histoire d’amour aussi.
Border la bête, Lune Vuillemin, La Contre Allée





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